BELKACEM TATEM

La “signature” de Belkacem Tatem est instantanément reconnaissable : son intarissable et insatiable calligraphie prône la permissivité absolue. Berbère d’origine, il s’inspire du quotidien, de l’humain et de ses imperfections qu’il retranscrit dans sa peinture ou dans sa sculpture. “Les hommes sont cassés dans leur tête. Chaque jour, la vie provoque en eux d’avantage de fêlures et de blessures profondes. Ces douleurs et ces angoisses se nichent entre les éclats de rires, mais elles restent prêtes à bondir au moindre signal de détresse. Ces petits riens et ces grandes peines font ce que nous sommes. À chaque instant, l’homme doit se reconstruire, renforcer les liens qui l’unissent aux autres. Cette reconstruction acceptée, même bancale, lui permet de vivre debout. De ce désir d’être là, ancré dans le quotidien, naît la beauté d’un bonheur éphémère. Ce sont ces instants que je voudrais capturer. Fixer l’éphémère… C’est ce paradoxe qui tourmente ma créativité et pousse mon imagination au-delà des limites du convenable”. Au-delà de ces limites, Belkacem Tatem joue aussi avec ses propres dérapages. Un trait de trop ou un bras qui casse, transforme et donne tout leur sens à ses oeuvres. “Je n’essaie pas de corriger ou de rattraper une erreur, au contraire, je m’en inspire et la laisse parler d’elle même et l’utilise de manière esthétique et harmonieuse dans mes oeuvres”. Il est considéré que l’identité de l’artiste est la mieux décrite dans ses oeuvres que par des détails biographiques extravagants et des données un peu sèches. Toutefois peu d’artistes peuvent revendiquer un parcours aussi riche que varié : Belkacem Tatem est né à Alger en 1948 dans une famille de tradition artisanale -notamment la poterie et le tissage- mais rejoint, dès son plus jeune age, la France et en particulier Paris où il a toujours vécu. Après un bref passage à la faculté d’Arts Plastiques de Vincennes, l’obtention d’un diplôme de dessin industriel, deux ans de sciences de l’éducation et un an à l’Ecole Louis Lumière pour la prise de vue et l’assistanat à la réalisation, Belkacem Tatem rejoint le monde du théâtre. Il a joué Molière, Feydeau, Steinbeck. On l’a vu au cinéma avec Gérard Oury, Jean Poiré, Jean-Luc Godard, Michel Blanc et bien d’autres. Enfin, il a mis en scène Tennessee Williams, Jean-Paul Sartre ou encore Jacques Mauclair avec la même passion. Mais depuis 15 ans, entre deux mises en scène ou autres tournages en France et à l’étranger, Belkacem Tatem sculpte et peint dans son atelier. Installé au milieu des puces de Saint-Ouen, c’est là qu’il retrouve ses toiles, ses pinceaux et la terre qu’il peut modeler sereinement, loin des planches. Il peut donner une autre forme de vie, à des corps et des visages disloqués, qu’il reconstruit, en homme libre, au gré de son imagination ; et toujours avec cet inimitable style, synthèse parfaite d’une tradition classique et d’une perception aiguë du modernisme. Au fil des ans, ses oeuvres, au nombre volontairement limité, exposées à maintes reprises à Paris mais aussi en province suscitent, à chaque fois, l’enthousiasme d’un très large public et remportent le même incontestable succès.

Site de Belkacem Tatem