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Félicia Pacanowska est née en 1907 à Lodz, grand centre industriel
juif de Pologne, dans une famille d’artistes. Après ses études au lycée à Lodz,
Pacanowska est reçue à l’école des Beaux-Arts de Varsovie ; elle en sort diplômée
(peinture et gravure) cinq ans plus tard. Gravure, sur bois comme sur cuivre,
et peinture vont désormais partager sa vie. Pacanowska quitte la Pologne en
1932 pour rejoindre la cohorte des peintres juifs de l’Ecole de Paris. Pendant
des mois, elle étudie les gravures au Cabinet des estampes et des dessins au
Louvre. Sa vie est difficile. Dès 1935, elle voyage pourtant en Italie et en
Angleterre. Elle passe quelques mois en Pologne où elle exposera à l’Institut
d’Art cinquante gravures et monotypes. En revoyant ses parents, la jeune femme
ne se doutait pas que cette visite serait la dernière, car ils seront exterminés
par les Nazis. Félicia Pacanowska, jeune filleF. Pacanowska, étudiante dans
un atelier de sculptureL'artiste recevant un prix De retour à Paris en 1937,
elle perfectionne la technique des eaux-fortes. Au début de la guerre, elle
est dessinatrice dans une usine d’aviation. Durant l’occupation, elle subit
toutes les souffrances de la persécution, et, en 1942, elle échappe par miracle
à la rafle du Vel d’Hiv. Jusqu’à la fin de la guerre Félicia Pacanowska vit
dans des conditions extrêmement précaires et dangereuses. Tout ce qu’elle avait
créé et ses outils de travail sont perdus. Elle atteint un suprême désespoir
en apprenant la mort de ses parents. Sa volonté de travail va la sauver. Foulard
pour le Salon Peintre d'aujourd'hui 1956 Pendant une année Félicia Pacanowska
va étudier la sculpture à l’Académie de Rome. Elle rentre à Paris en 1947 et
se remet à sa peinture, à ses dessins, ses eaux-fortes, ses aquatintes et ses
pastels. L’artiste considère tous ces domaines à valeur égale. Elle participera
dès lors à tous les grands salons : Salon d’Automne, Salon des Indépendants,
Salon de Mai, Salon des Réalités Nouvelles, Jeune Gravure Contemporaine, Estampes
Contemporaines, Le Trait...
Sa vision dans son oeuvre graphique et sa peinture, dans un
premier temps figurative, va tendre peu à peu vers l’abstraction. L’artiste
va obtenir d’importants prix de gravures et ses eaux-fortes seront désormais
bien représentées dans les collections publiques. La construction de ses compositions,
faite de rigueur, a souvent fait évoquer une origine cubiste. Ses travaux au
burin et à l’eau-forte frappent par la pureté du trait, le dosage minutieux
du blanc et du noir, une luminosité faite de sobriété et de sensibilité.
Félicja Pacanowska s’éteint à Rome en 2002.
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