Vladimir YANKILEVSKY est né en 1938 à Moscou. Actif aussi en
France. Russe.
Peintre technique mixte, peintre de
collages, dessinateur.
De 1949 à 1956, il débuta
des études artistiques, puis, de 1957 à 1962, il fut élève de Ely Bielutin à l'Institut
Polygraphique de Moscou. En 1957, il avait vu pour la première fois «en vrai »
des ceuvres des peintres modernes occidentaux, à l'occasion du Festival Mondial
de la Jeunesse à Moscou. II vit alors matériellement en illustrant des livres
de physique et chimie. À partir de 1988, il voyage en Europe de l'ouest et aux
Etats-Unis. II participe à de très nombreuses expositions collectives à travers
le monde, dont, en 1966 à la Biennale de Venise. Il montre son travail dans des
expositions personnelles, dont : 1962 Moscou, avec Neizvestny; 1967 Moscou, salle
de l'Union des Peintres; 1988 Bochum, Kunstmuseum ; 1989 Leverkusen, avec Nemoukhine
; et Cologne, galerie Koppellmann ; 1990 Paris, galerie Dina Vierny; 1991 Paris,
Art Center; 1992 Paris, galerie Dina Vierny; 1994 Düsseldorf, galerie Clara Maria
Sels ; etc. II fut d'abord peut-être influencé par Picasso. En 1963, il commença
une série de triptyques, en technique mixte proche du relief comportant des insertions
insolites, dans lesquels de part et d'autre un homme et une femme se confrontent
à l'inhumanité de l'univers technologique moderne, qui figure sans doute aussi
l'inévitable administration bureaucratique du contexte totalitaire. Depuis 1962,
se développe parallèlement à la peinture son oeuvre graphique, qui, entre les
graffiti furtifs et le dessin d'enfants revu par Paul Klee ou Miro, représente
des êtres mi-machines mi-monstres s'affrontant dans un infernal univers de symboles.
Il traduit dans ses dessins, superbement elliptiques dans l'extrême économie du
trait et de la rare touche colorée, sur le thème générique de Structure d Aphrodite,
son angoisse et son envoûtement en face des problèmes scientifiques les plus vifs.
Son thème obsessionnel est l'anatomie de la femme, sorte d'Aphrodite chiffrée
et mécanique, dont la clef est perdue. Perpétuellement entre figurations d'humour
grinçant et abstractions tératologiques, il opère une décomposition systématique
des êtres, des choses et des objets qui s'effritent en pièces détachées inutilisables.
J. B.
BIBLIOGR. : Catalogue de l'exposition : L'Avant-Garde
Russe, Moscou 73, Gal. Dina Vierny, Paris, 1973 - in : Diction. Univers. de la
Peint., Le Robert, Paris, 1975
BENEZIT 1999