Roland CHANCO pseudonyme de Chanconnier est né en 1914
à Reignac (Indre).
Peintre de figures et de natures
mortes, peintre à la gouache, pastelliste. Post-cubiste à tendance expressionniste.
Âgé de seize ans, attiré par la sculpture, il arriva à Paris et a travaillé
avec Marcel Gimond. Puis, il abandonne la sculpture pour la peinture et la couleur.
À Montmartre, il fréquente les ateliers d'Edmond Heuzé, d'Utrillo, de Gen-Paul,
rencontre Picasso. En 1947, il quitta Paris pour s'établir à Antibes, puis se
retira dans l'arrière-pays niçois. Il expose dans plusieurs Salons annuels de
Paris et montre des ensembles de ses peintures dans des exposions personnelles.
Dans ses premières années parisiennes et jusqu'en 1939, il peignait des paysages
urbains entre postimpressionnisme et expressionnisme. En 1942, dans le contexte
de la guerre, il délaissa définitivement le paysage pour ne plus peindre que des
personnages et plus tard des natures mortes. Pendant quelque temps jusqu'en 1960,
il peignait des groupes de têtes ou de personnages dans un chromatisme violent
mais sur un fond noir ou de couleurs très sombres, dans ce qu'il appela sa "période
noire". En 1960, il renonça à sa "période noire" et adopta une
manière, issue en droite ligne du cubo-expressionniste de Picasso, mais d'un caractère
clownesque, ne serait-ce que par les sujets ou l'interprétation qu'il en donne
dans une exubération joyeuse. Sa décomposition cubiste laisse le sujet très lisible,
peint dans un gamme chromatique violente, plutôt incandescente. Après 1970, à
ses peintures de personnages, il ajouta des natures mortes, très construites,
sursaturées à partir d'une surabondance d'éléments, guitares, pots, corbeilles,
carafons, coupes, verres, fruits, poissons, homards, et jusqu'au chat vivant attiré
par l'odeur, posés sur des nappes bariolées couvrant la table entourée de chaises.
En regard de la référence évidente au Picasso tardif, l'oeuvre paraît certes mineure,
un peu la faute au côté clownesque signalé, auquel d'ailleurs échappent les natures
mortes. Mais, dans les mêmes marges de l'exemple picassien, on connaît bien d'autres
oeuvres qui ne présentent pas cette densité. J. B
BENEZIT
1999